Publié par CEMO Centre - Paris
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Dr Abdelrahim Ali
Dr Abdelrahim Ali

11 ans depuis janvier : que s’est-il passé ? (1-3)

mercredi 26/janvier/2022 - 12:47
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A l’occasion du 25 janvier

 

Abdelrahim Ali écrit:

 

11 ans depuis janvier : que s’est-il passé ? (1-3)

 

Les anciennes vérités continuent d’étonner

Al Bawwaba et le combat du refus total de la trahison de la nation et de la lutte contre le chantage exercé contre la conscience collective égyptienne

 

L’agenda occidental et les convoitises dans la région ont commencé par leur inquiétude de l’armée égyptienne et de la solidarité arabe en 1973.

La guerre d’octobre a enraciné dans l’administration américaine qu’Israël n’était pas protégée et qu’elle pouvait à tout moment disparaître.

Le plan Bernard Lewis prévoit de diviser la région de la péninsule arabique en 3 petits Etats.

L’accord de l’Amérique avec les Frères musulmans a lieu dès l’application du plan de partition de la région.

Le centre Global Research : l’administration Obama a suivi la politique de soutien secret aux frères musulmans.

La révolution du 30 juin a mis fin au projet de partition et a remis le diable islamiste dans sa boite, mais l’administration américaine réorganise ses cartes et reprend l’application de son plan

Bernard Lewis a divisé le monde arabe et islamique en 19 Etats comme expliqué dans les documents Kivonim

Washington est parvenu à un accord avec les Frères pour appliquer le plan de partition selon les Révolutions du printemps arabe.

 

 

11 ans sont passés depuis les événements du 25 janvier et ces événements continuent d’être les plus flous dans l’histoire de l’Egypte, et lorsqu’on essaie de lire cette grande quantité d’articles et de livres et de recherches publiés par diverses parties, on ne comprend pas ce qui s’est passé, mais moi, en tant que chercheur je peux vous dire avec la conscience tranquille que les Egyptiens ont été victimes de la plus grande duperie de leur histoire, s’agissant de la réalité de ce qui s’est passé ces jours. J’ai suivi les événements de près, et j’ai su depuis le premier instant que le régime n’allait pas tenir face à la colère des Egyptiens, parallèlement à un plan de certaines parties de semer le désordre dans cette région perturbée du monde, pour rectifier les erreurs du plan de partition Sikes Picot de la fin de la Seconde guerre mondiale.

Mais cette fois-ci, sur le terrain de la paix et des intérêts communs, un plan minutieux fait pendant longtemps avant janvier 2011.

Et durant les dernières années nous avons mené un combat dur sur deux niveaux :

le premier : politique, qui part du refus total de la trahison de la patrie, ou de sa vente aux enchères internationales.

Dans ce cadre, nous nous sommes tenus contre ceux qui ont voulu transformer la vague de colère des Egyptiens sur les places en activité de sabotage visant à disloquer ses institutions nationales pour transformer le pays en région molle que l’on pourra composer facilement selon la volonté des planificateurs.

On n’a pas renoncé à utiliser tous les moyens possibles pour défendre la patrie.

Nous avons beaucoup enduré, accusations et procès, intimidations, allant jusqu’à la tentative d’assassinat, moral et matériel, mais nous n’avons pas reculé, et avons même persisté et en sommes arrivés à un affrontement sur la scène internationale dans les capitales d’Europe, Paris Londres, Munich Bruxelles et Strasbourg.

Second niveau : des études scientifiques du phénomène… Phénomène du printemps arabe et exploitation des forces intérieures et extérieures hostiles au contexte du développement naturel de nos sociétés, Nous savions qu’une partie de ce combat tournait sur la terre, mais la plus grande partie pariait sur le kidnapping de la conscience collective des Egyptiens, et nous avons continué notre travail de recherche avec objectivité sans partir d’idées préconçues, nous avons essayé de savoir ce qui s’était passé durant les 18 jours des événements, mais il fallait aussi chercher ce qui s’était passé avant et après ces événements en Egypte et en dehors

Car les événements du 25 janvier n’étaient pas isolés de ce qui se passait dans le monde à propos de l’Egypte.

Je sais que notre résultat ne plaira pas à beaucoup, et sera une surprise pour d’autres, mais c’est notre résultat.

L’agenda occidental :

Il n’est pas possible de commencer de parler du 25 janvier et ce qui s’est passé en Egypte et d’autres pays arabes ensuite, sans parler de l’agenda occidental au Moyen Orient, et ce n’est pas possible d’en parler indépendamment de de ce qui s’est passé dans la région avant même 2011, surtout ces tentatives de dessiner les cartes du Printemps arabe. L’Amérique et l’Europe déclaraient franchement leur désir de découper davantage la région selon deux considérations :

La première : elle part de leur compréhension des forces des armées arabes surtout l’armée égyptienne et le danger qui entoure Israël depuis la guerre d’octobre 73 et la position arabe unie qui a fait échouer les plans de l’ennemi.

La seconde : l’emploi de l’arme du pétrole par les Etats arabes pour faire pression sur l’Amérique et l’Occident face à son soutien d’Israël ce qui a poussé l’Amérique et les capitales européennes à chercher à contrôler ces richesses.

Le projet Bernard Lewis

Durant la première guerre du Golfe, la guerre irako-iranienne, de 80, le conseiller à la sécurité américaine Breszinky a affirmé que le problème dont souffriraient les Etats-Unis par la suite c’était comment provoquer une seconde guerre du golfe en marge de la première, de façon à rectifier les frontières de Sykes Picot et après cette rectification, sur ordre du Pentagone, l’orientaliste britannique juif Bernard Lewis en 1981 a commencé à élaborer son célèbre projet de partition de l’unité constitutionnelle du groupe des Etats arabes, dont l’Irak, la Syrie, le Liban, l’Egypte etc.

Le but était de diviser ces pays en groupes de cantons ethniques et religieux et Lewis a joint à son projet détaillé un groupe de cartes comprenant tous les pays arabes et islamiques candidats à la partition.

Il a divisé le monde arabe et islamique en 19 Etats expliqués par les documents de Kivonimqui ont été publiés en février 1982 dans des périodiques publiés en hébreu à Jérusalem, sous le titre Stratégie d’Israël dans les années quatre-vingts » écrits par Yoram Bek : ces documents comprenaient le plan complet de partition du monde arabe en petits Etats conformément au projet sioniste américain de partition de la région :

Afrique du nord

Pays d’Afrique du nord : partition de la Libye, de l’Algérie et du Maroc dans le but de créer un Etat berbère dans le prolongement du petit Etat de Nubie en Egypte et au Soudan, du petit Etat du Polisario et de ce qui reste des Etats du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie et de la Libye, partition de l’Egypte en quatre Etats : l’Etat de Nubie, un Etat chrétien à l’ouest du pays, un Etat islamique au Centre et un Etat soumis à l’influence sioniste, et comprenant la péninsule du Sinaï jusqu’au Nil.

Péninsule arabe et le Golfe : suppression de tous les Etats du Golfe et de leur existence constitutionnelle, de façon que la péninsule arabe comporte trois petits Etats seulement : l’Etat chiite de l’Ihsâ comprenant le Koweït, les Emirats, le Qatar, Oman, Bahreïn et des parties de l’Arabie saoudite ; l’Etat sunnite du Nadjd comprenant une partie de l’Arabie saoudite actuelle et des parties du Yémen ; l’Etat sunnite du Hidjaz comprenant une partie de l’Arabie saoudite actuelle et des parties du Yémen.

Irak : partition de l’Irak sur des bases ethniques, religieuses et confessionnelles : un Etat chiite au sud dans la région de Basra ; un Etat sunnite dans la région de Bagdad ; un Etat kurde au nord et au nord-est, dans la région de Mossoul, dans le Kurdistan, sur des parties des territoires irakiens, iraniens, syriens, turcs et des ex-républiques soviétiques.

Syrie : plan de partition en régions sur des bases ethniques, religieuses et confessionnelles (un Etat alaouite dans le prolongement de la côte, un Etat sunnite dans la région d’Alep, un autre Etat sunnite dans la région de Damas, un Etat druze sur le Golan et au Liban : territoires du sud de la Syrie, de l’est de la Jordanie, et territoires libanais). C’est ce qu’ils ont cherché à exécuter en Syrie en harcelant et détruisant l’armée syrienne par une guerre longue menée par les groupes et mouvements extrémistes comme Daech, et Jabhat an-Nusra, si la Russie n’était pas intervenue pour aider le régime de Bachar al-Assad, consciente des dangers du plan élaboré pour la région.

Liban : partition en petits Etats sur bases ethniques, religieuses et confessionnelles : Etat sunnite au nord avec pour capitale Tripoli ; Etat maronite au nord avec pour capitale Jounieh ; Etat alaouite dans la plaine de la Bekaa avec pour capitale Baalbek, soumis à l’influence syrienne à l’est du Liban ; Etat à Beyrouth sous tutelle internationale ; canton palestinien autour de Sayda et jusqu’au fleuve Litani ; canton Kataeb dans le sud comprenant les chrétiens et les chiites ; Etat druze sur des parties des territoires libanais, syriens et palestiniens ; canton chrétien sous influence israélienne.

Jordanie : suppression de l’Etat et de son entité constitutionnelle, et transfert de son autorité aux Palestiniens.

Palestine : destruction de ses composantes et extermination de son peuple, pour créer le Grand Israël.

Iran, Pakistan et Afghanistan : partition en 10 entités ethniques faibles : Kurdistan, Azerbaïdjan, Turkestan, Arabistan, Iranistanet ce qu’il restera de l’Iran après la partition, Balonistan, Bakhonistan, Afghanistan et ce qu’il en restera après la partition, Pakistan et ce qu’il en restera après la partition, Cachemire. 

Mais pourquoi les puissances internationales d’Occident veulent-elles diviser l’Egypte ? Qu’est-ce qui les gêne à ce qu’elle reste unifiée et à ce que les autres pays arabes conservent leur unité et leur force ?

La réponse à cela nous ramène à 1973 lorsque les forces armées égyptiennes ont vaincu Israël dans la guerre la plus glorieuse de l’histoire de l’Egypte moderne.

L’administration américaine affirme qu’Israël n’est pas protégée et qu’à chaque instant, elle peut être liquidée, car la victoire de l’armée égyptienne peut être répétée, et au cas de l’union des armées arabes, Israël peut devenir un simple souvenir, ce que l’Amérique ne peut permettre, et le plan de désagrégation des Etats arabes de l’intérieur commença, pour empêcher de grands Etats arabes, ni, par conséquent, d’armée arabe qui pourrait provoquer la disparition d’Israël.

Les Etats-Unis sont arrivés à réaliser leur rêve grâce aux Révolutions du printemps arabe, qui ont été utilisées par les Frères musulmans pour arriver au pouvoir, les Etats-Unis étant parvenus à un accord avec les Frères prévoyant la division, comme cela a été révélé par le Centre américain Global Research dans un papier publié le 28 juin 2013, qui indique que l’administration Obama a suivi la politique du soutien secret au groupe des Frères et des autres mouvements rebelles au Moyen Orient depuis 2010.

Le papier de recherche révèle un document important publié sous le titre « Initiative du partenariat au Moyen Orient : vision générale », qui a fixé une structure évoluée aux programmes du ministère des Affaires étrangères visant à construire les organisations de la société civile, en particulier non gouvernementales, pour changer la politique intérieure des pays visés au profit de la politique étrangère américaine, et des buts de la sécurité nationale américaine, le document montre aussi que l’administration Obama a fait une campagne préventive pour changer le régime dans toutes les régions du Moyen Orient et d’Afrique du nord.

Le document a révélé que l’initiative travaille d’abord avec la société civile, à travers des ONG dont le siège est aux Etats-Unis, et dans la région, et confirme que la priorité en 2010 a été donnée au Yémen, à l’Arabie saoudite, à l’Egypte, à la Tunisie et au Bahrein et un an après sa création, la Libye et la Syrie ont été ajoutées à la liste des pays prioritaires pour l’intervention de la société civile.

L’Amérique continue de jouer dans la région, et s’est arrêtée un peu après la révolution du 30 juin qui a mis fin au projet de division, et a fait rentrer le diable islamiste dans sa boîte. Mais l’administration américaine reprend maintenant l’application du plan.

On est face à un mouvement important auquel participent de nombreuses parties et soutenu par les Etats-Unis pour Israël, qui y contribuent, parce qu’il garantit son avenir non seulement politique, mais existentiel aussi, d’autre part, l’Union européenne cherche à soutenir ses intérêts dans la région… ce qui signifie un affrontement avec les renseignements britanniques, français et allemands. Est entrée en lice l’organisation internationale des Frères musulmans qui rêvent d’un Etat, même petit, puis la Turquie qui voudrait payer le prix de son adhésion à l’Union européenne puis le Qatar qui voudrait un rôle influent dans la région au détriment de l’Egypte, tous ceux-là se sont réunis pour diviser la région dans le cadre d’un plan précis.

 

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